Il n’y a pas longtemps, je suis tombée sur cette réflexion : « Where is home? Is it the place you live, you were born, or where you wanna live? Or is it even a place. » Et alors ça m’a fait réfléchir à mon tour. Où est-ce que je me sens le plus « chez moi » ? Cette question me taraude depuis, surtout parce que je n’ai pas de réponse et que tout le monde a envie de se sentir chez soi quelque part.
Est-ce chez mes parents, à Marseille, là où je suis née ? Chez mes parents, je m’y sens forcément comme à la maison, mais ça reste « chez eux ». Et bien que Marseillaise, j’ai du mal à me sentir à ma place dans cette ville que je défends quand on la critique mais que je n’aime pas pour les mêmes raisons que ceux qui la critiquent — cherchez l’erreur !
Chez moi, est-ce alors là où je vis ? 20 m² à Aix-en-Provence. My home sweet home. C’est vrai, je m’y sens chez moi, mon studio me ressemble et j’y suis bien. Toutefois, mon « chez-moi » ne peut pas être réduit à une vingtaine de mètres carrés dans une ville certes familière mais où je ne me sentirai jamais chez moi — y faire mes études est déjà suffisamment long, alors pas question d’y passer ma vie.
Là où je voudrais vivre, peut-être est-ce là, chez moi ? A l’heure où j’envisage sérieusement de retourner à Montréal cette année, je m’interroge. C’est vrai qu’en l’espace des dix petits mois que j’y ai passé l’an dernier, je suis arrivée à m’y sentir facilement comme à la maison. Pourtant, c’est une ville qui ne m’a pas vu naître, où je n’avais pas de « chez-moi » (ou « chez-nous » comme disent les Québécois) — louer une chambre dans une colocation, aussi géniale soit-elle, non, ce n’est pas chez soi. Après tout, n’est-ce pas ça le miracle montréalais, une ville et ses habitants qui mettent à l’aise pour que chacun y trouve sa place ? (Je ne dis pas que c’est le cas pour tout le monde, mais ça a été le mien en tout cas). Toutefois, n’est-ce pas bizarre de vouloir établir mon « chez-moi » dans un endroit étranger où je n’ai ni famille, ni amis d’enfance ?
J’aime bien cette idée que le « chez-soi » ne soit pas une évidence. Certes, il l’est pour certains qui n’envisageraient pour rien au monde de quitter l’endroit où ils sont nés. Mais d’autres préfèrent partir à la recherche de leur « chez-soi » idéal — et je crois que je fais partie de ceux là.
Et quoi de mieux qu’une chanson d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros intitulée « Home » pour terminer ce billet…
Qu’en est-il pour vous ? Où vous sentez-vous « chez vous » ?
P.S. Oui, je sais, j’attaque 2013 et le week-end avec des questions hautement existentielles !