Montréal en vert

Le printemps à Montréal Crédit Photo Et Voilà Coralie

Cette année, Montréal a pris son temps pour quitter son manteau blanc et se parer de vert. Mais le printemps a bel et bien fini par s’installer. La nature renaît, la ville revit… et nous avec ! Pique-niques et siestes dans les parcs, verres en terrasse, promenades… voilà le programme de mon printemps qui consiste à passer le maximum de temps dehors – j’ai légèrement été traumatisée par cet hiver. Petit aperçu en images du printemps à Montréal…

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Wisconsin, USA

Wisconsin Crédit Photo Et Voila Coralie

J’ai eu la chance de passer les fêtes de fin d’année bien entourée aux États-Unis, dans le Wisconsin. Cet État du Midwest, surnommé « America’s dairyland » (littéralement « La laiterie de l’Amérique »), n’est pas une destination des plus touristiques, mais pourtant loin d’être dépourvu d’intérêts.

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5 jours à Dublin

Après la mer, la montagne et la Bretagne, l’Irlande était sur ma liste des destinations de cet été, et je n’ai pas été déçue du voyage – il faut dire que j’étais en bonne compagnie !

Dublin Photo : Et Voilà Coralie Irlande Photo : Et Voilà Coralie

Dublin s’est avérée être une ville très agréable à découvrir et les Irlandais des gens fort accueillants. De taille raisonnable et « humaine », la ville se parcourt facilement à pied et se vit plus qu’elle ne se visite. Il faut alors flâner dans ses rues et s’y perdre un peu pour l’apprécier.

Dublin Photo : Et Voilà Coralie Dublin Photo : Et Voilà Coralie Dublin Photo : Et Voilà Coralie

Au programme donc, quelques tea time et pas mal de pubs, de la pluie (au moins une fois par jour), plusieurs frayeurs en traversant la route, de la musique traditionnelle pour « apaiser l’âme » (dixit les Irlandais), un vrai irish breakfast… Et aussi une virée dans la chouette ville de Galway, sur la côte ouest, et dans la verte région du Connemara. Enfin, des bonnes adresses à partager.

Dublin Photo : Et voilà Coralie Dublin Photo : Et voilà Coralie Dublin Photo : Et voilà Coralie Dublin Photo : Et voilà Coralie

Deux passages touristiques obligés :

  • Guinness Storehouse, St James’s Gate, Dublin 8 : Dans les anciens locaux de la célèbre brasserie irlandaise, voici aujourd’hui un musée consacré à la Guinness. De manière très pédagogue – comme savent si bien le faire les Anglo-saxons – on y apprend tout de l’histoire, des ingrédients et des étapes de fabrication de ce fameux stout. Bref, un véritable Disneyland de la bière où vous pourrez même apprendre à servir et déguster une pinte de Guinness. A ne pas manquer, au dernier étage, la vue panoramique offerte sur Dublin.

Guinness Storehouse Photo : Et Voilà Coralie

  • Trinity College, College Green, Dublin 2 : L’université de Dublin se trouve en plein centre-ville mais une fois passé le portail d’entrée, le tumulte de la ville se fait vite oublier. On y vient surtout pour voir le Book of Kells, un des plus beaux manuscrits du Moyen-Âge, et la Long Room de l’Old Library, impressionnante avec son haut plafond et ses milliers d’ouvrages archivés depuis le XIXe siècle.

Trinity College Photo : Et Voilà Coralie Trinity College Photo : Et Voilà Coralie

Deux adresses gourmandes, une sucrée, une salée :

  • Queen of Tarts, Dame Street (en face de Cork Hill), Dublin 2 : Le parfait repère pour un tea time gourmand dans un décor totalement cute. Les généreuses pâtisseries sont toutes plus alléchantes les unes que les autres, ainsi que le menu du déjeuner avec ses tartes salées. Autre adresse plus grande sur Cow’s Lane.

Queen of Tarts Photo : Et Voilà Coralie Tarts Photo : Et Voilà Coralie

  • Bunsen Burgers, 36 Wexford Street, Dublin 2 : Une adresse toute nouvelle où j’ai mangé l’un des meilleurs burgers depuis longtemps ! Les skinny fries sont tout aussi excellentes, ainsi que les frites de patates douces. Le tout se déguste dans un décor moderne et épuré et pour un prix raisonnable. D’ailleurs, Wexford Street a l’air d’abriter d’autres bonnes adresses de restos et de cafés qui ne demandent qu’à être testées (et approuvées) !

Deux adresses de shopping pour toutes les bourses :

  • Penneys, Mary Street, Dublin 1 : Véritable supermarché de la mode, équivalent irlandais du britannique Primark. Ici aucun article ne dépasse les 20€ et on y trouve de tout pour s’habiller de la tête aux pieds et même pour équiper la maison.
  • Avoca, 13 Suffolk Street, Dublin 2 : Magnifique concept store sur quatre étages, Avoca est l’équivalent irlandais d’Anthropologie. Papeterie, librairie, vêtements, accessoires, beauté, vaisselle, linge de maison, jeux pour enfants… difficile de résister devant autant de choix, mais les prix sont plutôt dissuasifs ! C’est le lieu idéal pour ramener un souvenir 100% pure laine irlandaise. Aussi un restaurant au 3e étage et une épicerie au sous-sol.

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Voilà un petit aperçu de Dublin, en espérant, comme toujours, que cela vous a plu et pourra vous servir !

Cancale, Bretagne

Cancale Photo : Et Voilà Coralie

Cet été, comme l’an passé, j’ai eu la chance de passer une semaine de vacances en Bretagne chez une amie. Et comme l’an dernier, j’ai adoré découvrir cette région, pleines de beaux paysages parfaits pour s’aérer le corps et l’esprit.

Comme à Cancale, par exemple. Charmante petite ville au nord de Rennes, avec ses paysages entre mer et campagne, son sentier des douaniers qui prend parfois des airs de Côte d’Azur, sa pointe du Grouin, sa grande baie qui se métamorphose au rythme des marées, sa vue sur le Mont-Saint-Michel (lointain, certes, mais tout de même !), ses bons restos de bord de mer (je vous recommande d’ailleurs chaudement Le Surcouf), ses parcs et son marché à huîtres et à moules… Moins connue que sa voisine de Saint-Malo, Cancale a pourtant tout pour plaire et vaut le détour !

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Bref, la Bretagne, moi, ça me gagne, et plus j’en vois, plus j’ai envie d’en découvrir ! Mais pour cela, il faudra que j’attende de rentrer en France.

Belle semaine à tous : )

P.S. Aussi : Carnet gourmand d’adresses rennaises.

San Francisco Daydream

Illustration : Julia Marco

Illustration : Julia Marco

En ce moment, je fais un blocage sur San Francisco ! La faute aux récents et très chouettes articles sur la ville de Cachemire & Soie (dont un génial city guide), One Sheepish Girl (ici et ), 4 Seasons At Home et A Cup Of Jo. La faute aux sublimes photos de Inayali et One Sheepish Girl sur Instagram. La faute aussi aux bonnes adresses de Chantelle Grady dans son Sourced Cities spécial SF. La faute aux souvenirs enfin. Ceux de mes 16 ans, c’était il y a sept ans et je renouvellerais bien volontiers le stock !

Photo : Whirra

Photo : Whirra

Photo : Inayali

Photo : Inayali

Photo : Inayali

Photo : Inayali

Image via Kevin Dart

Et vous, de quelle destination rêvez-vous en ce moment ?

P.S. C’est quand qu’on part où ? Et aussi Windows of New York

Mes incontournables new-yorkais

On continue la semaine que j’ai décrété « américaine » avec quelques bonnes adresses. Il ne vous a pas échappé que j’adorais ça ! J’aime les dénicher, les noter, les classer puis surtout les tester. Et les partager !

En un an en Amérique du Nord, j’ai eu l’occasion de faire trois beaux séjours à New York et d’apprendre à apprivoiser, aimer, voire même m’approprier, cette ville trop grande et un peu folle. Passage en revue de mes incontournables new-yorkais.

  • Un parc : la Highline. Je commence par là car c’est, je crois bien, mon endroit préféré à New York. Oui, un jardin, à New York – et qui ne soit pas Central Park ! La Highline, c’est 2,3 km d’anciennes voies ferrées transformées en un jardin suspendu qui slalome entre les buildings du Lower East Side. La promenade, qui oscille entre ville et nature, est dépaysante et fort agréable. 519 W 23rd St (mais entrées toutes les deux rues le long de la Highline).

  • Un quartier : Chelsea. La Highline se situe d’ailleurs dans mon quartier préféré à New York : Chelsea. Un quartier « vivable », résidentiel, sans grande attraction touristique. J’adorais me promener dans ses jolies rues aux maisons à l’allure londonienne et me surprendre à rêver d’habiter le quartier ! Entre W 19th–W 23rd Streets et 8th–9th Avenues

  • Un marché : Chelsea Market. Comme son nom l’indique il se trouve donc… à Chelsea !, dans le sud du quartier, le Meatpacking District. Mais de marché, l’endroit est davantage une galerie commerçante gourmande. Les meilleurs artisans de New York y ont une boutique ou un comptoir. On peut ainsi y déguster du sucré comme du salé, du chaud et du froid, mais surtout des saveurs du monde entier (italien, japonais, mexicain, français…).  En plus, le lieu est tel qu’il permet d’observer les cuisines et arrière-boutiques pour voir se faire sous nos yeux pains, gâteaux, hamburgers et autres sushis. D’ailleurs, l’architecture a elle seule vaut le détour puisque le Chelsea Market se situe dans d’anciens entrepôts d’abattoirs – d’où le nom de Meatpacking District du quartier – réaménagés à merveille, l’endroit a donc gardé son caractère industriel et moderne. Le midi, attendez-vous à jouer des coudes avec les jeunes business(wo)men du quartier dont c’est le QG, mais ambiance garantie ! Ça reste idéal pour un breakfast, lunch ou snack à déguster sur place ou sur la Highline voisine. 75 9th Ave

  • Un hamburger : Pop Burger. On était dans la bonne bouffe, on y reste avec cette chouette adresse pour un bon burger – ou plutôt deux puisqu’ils sont mini et servi en duo ! Chelsea : 58-60 9th Ave // 5th Ave : 14 E 58th St

  • Un delicatessen : EJ’s Luncheonnette. Un diner dans le plus pure style vintage des Sixties où sont à l’honneur tous les classiques américains. Parfait pour un lunch ou un brunch abordable (le seul ?!) dans l’Upper East Side. Mais attention, adresse très populaire des familles du quartier, vous risquez de faire la queue (mais jamais bien longtemps…). 1271 3rd Ave

  • Un bagel : Murray’s Bagels. Pour goûter à la spécialité des juifs new-yorkais, les bagels, ces petits pains ronds troués, rendez-vous chez Murray’s Bagels pour les déguster nature ou bien avec le traditionnel combo « cream cheese/saumon » ou encore façon breakfast « œufs/bacon ». Parfait à toute heure de la journée. 500 6th Ave

  • Un café : Joe Coffee. Pour changer de Starbucks, cette chaîne new-yorkaise familiale fait du café tout un art et c’est un délice ! Chelsea : 405 W 23rd St // Union Square : 9 E 13th St // West Village : 141 Waverly Place // et 4 autres emplacements ici.

  • Des cupcakes : Billy’s Bakery. A cette adresse, tout est aussi bon que beau : des cupcakes aux cheesecakes en passant par la déco adorablement rétro. Avec un peu de chance, vous pourrez même voir le topping des cupcakes se faire sous vos yeux ! Chelsea : 184 9th Ave // TriBeCa : 75 Franklin St

  • Des cookies : Levain Bakery. Réputés pour être les meilleurs cookies de New-York, dodus et à peine cuits, ils sont un véritable délice ! Un peu cher aussi (4$/pièce) mais ça les vaut largement, parole de gourmande ! Upper West Side : 167 W 74th St // Harlem : 2167 Frederick Douglass Blvd

  • Un musée : le Met. Pour finir, si je ne devais choisir qu’un musée à New York, ce serait le Metropolitan Museum of Art. Parce que je suis une fille classique qui aime l’art classique et que le Met propose de magnifiques collections de peintures et sculptures du XIXe siècle avec plusieurs beaux tableaux de Renoir, mon peintre préféré. Parce que l’entrée du musée est « pay as you wich ». Parce que rien que le jardin-terrasse vaut le détour pour la sublime vue qu’il offre sur Central Park et Manhattan. 1000 5th Ave

Évidemment, ces bonnes adresses ne sont pas les meilleures dans chaque catégorie mais ce sont les miennes… Il me reste encore plein d’adresses à dénicher, alors si vous avez une adresse coup de cœur pour une pizza, des tacos, un hot-dog, un chinois, une glace, un milkshake, que sais-je encore…  je suis preneuse ; )

Et pour finir, voilà le joli titre « New York City » du groupe Among Savages dont les paroles sont on ne peut plus justes !

Bonne journée et à vendredi pour finir cette semaine aux accents américains en musique ; )

P.S. Et lundi on était en Californie pour The Girls With Glasses Show !

Paris Insolite : la rue Crémieux

A Paris, à deux pas de la gare de Lyon, dans le 12ème, se cache une petite rue inattendue : la rue Crémieux.

Je suis tombée sur cette jolie rue complètement par hasard en rejoignant la gare lors de mon dernier séjour parisien. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec ses façades colorées, elle dénote dans le paysage des rues grisonnantes voisines. Piétonne et pavée, elle est des plus pittoresques et presque hors du temps. Bref, une rue mignonne à souhait comme je les aime !

Si vous connaissez d’autres rues secrètes aussi jolies à Paris, je suis preneuse !

Bonne journée et à vendredi pour une recette !

P.S. 2 days in Paris et Chaises de Paris

Carnet gourmand d’adresses rennaises

Début septembre, pour ma dernière semaine de vacances — autant dire il y a un siècle — j’ai rendu visite à une amie dans la jolie ville de Rennes que je ne connaissais pas. Et je n’ai pas été déçue du voyage ! Bien guidée par une amoureuse de la ville aussi gourmande que moi, Rennes s’est avérée être une cité bretonne bonne vivante, culturelle, abordable, propre et accueillante… Un véritable coup de cœur !

A coup de 3 repas pour jour — le déjeuner, le goûter et le dîner — j’ai eu l’occasion de tester quelques bonnes adresses rennaises, que je partage si le cœur vous en dit…

  • Une crêperie girly : La Mère Madeleine – 33 rue Saint-Georges : carte originale, déco soignée, ambiance cosy… et surtout délicieuses crêpes à prix raisonnables, La Mère Madeleine a tout pour elle !
  • Un bon resto : Le Café des Bains – 38 rue Saint-Georges : de la bonne cuisine française mais originale, des formules à petit prix mais qui ne négligent pas la qualité, voilà ce qui fait la réputation de cette bonne adresse bien connue des Rennais. Et pour ne rien gâcher, le service est attentionné et la déco recherchée. Un coup de cœur !
  • Les incontournables kouign-amanns : La Maison Larnicol – rue Le Bastard : j’ai goûté pour la première fois à cette spécialité bretonne, le kouign-amann — un feuilleté au sucre et au beurre, light quoi ! –, et en bonne gourmande appréciant les bonnes choses, j’ai adoré ! La Maison Larnicol, « meilleur ouvrier de France », propose aussi la version miniature, des kouignettes à différents parfums (caramel, pomme, chocolat, framboise, abricot…) et a des magasins dans toute la France — mais pas à Aix, bouh ! (D’ailleurs si quelqu’un sait où l’on peut trouver cette tuerie de pâtisserie à Aix ou Marseille, je suis preneuse !)
  • Un goûter réconfortant : Le Bistrot à Tartines – 2 rue des Fossés : comme son nom l’indique très justement, la spécialité de ce resto, ce sont… les tartines (salées). Oui, mais moi j’y suis allée pour le goûter et je ne peux que vous le recommander. Les tartes et gâteaux sont aussi beaux que bons. Et, non négligeable pour moi, vous l’aurez remarqué, j’adore la déco rétro et l’esprit rustique du lieu, on s’y sent comme à la maison (ou plutôt comme chez mamie). Et que les non-Rennais se rassurent, il y a des adresses à Lyon, Strasbourg et Avignon, avis aux gourmands !

  • Un chouette café : Le Haricot Rouge – 10 rue Baudrairie : la bonne ambiance règne dans ce café étudiant qui propose chocolats chauds, thés et cafés accompagnés de cookies et autres brownies. Des jeux de société sont aussi à la disposition de tous, le temps que la pluie laisse place au soleil, puisque comme chacun sait, il fait beau plusieurs fois par jour en Bretagne ; )

Mais je n’ai (presque) pas fait que manger, on s’est aussi baladées du côté de St Malo et Dinard, où j’ai pris quelques clichés… bleutés…

Je vous laisse sur cette belle image de la plage de St Malo qui personnellement me laisse rêveuse… Vive la Bretagne et bon mercredi : )

Un printemps québécois

En 3ème année d’études, dans mon école, l’expatriation à l’étranger est obligatoire, en université ou en stage. Et à notre retour, un magazine est publié pour recueillir les expériences de chacun. A cette occasion, j’ai rédigé un article pour partager mes impressions sur la grève étudiante qu’a connu le Québec à partir de février 2012.

Je vous le propose aujourd’hui, si ça vous dit de le lire… : )

C’est l’histoire d’un printemps dit « érable », commencé dans la rigueur de l’hiver et qui a pris fin dans la douceur de l’été indien. L’histoire d’une jeunesse qui a voulu réveiller sa démocratie. Une jeunesse qui a eu la folie de ceux qui n’ont rien à perdre.

Il y a un an, en septembre 2011, alors que je m’envolais pour dix mois à Montréal, si l’on m’avait dit que j’allais assister à une grève et à des manifestations historiques dans la Belle Province, pour être honnête, j’aurais eu du mal à le croire.

Parce que moi, la Française, du pays du Front Populaire et de Mai 68, je partais chez les « cousins Québécois » avec mon lot de préjugés bien ancrés, parmi lesquels un désintérêt pour la chose politique et une certaine passivité de ce peuple réputé calme.

Or, le 13 février 2012 commençait une grève étudiante qui allait devenir historique par sa durée, son nombre de participants et son ampleur.

Le motif ? Le refus par les étudiants québécois de l’augmentation de 1 625 $ (1 330 €) des frais de scolarité universitaires, soit une hausse de 75% en cinq ans. Une augmentation imposée par un gouvernement québécois libéral, au pouvoir depuis neuf ans, qui défend la « juste part » (sic) que doivent assumer les étudiants en s’endettant lourdement dès leurs 19 ans pour pouvoir étudier et ainsi espérer assurer leur avenir. Une « juste part » soutenue d’ailleurs par la majorité de la population québécoise – hormis à Montréal – qui ne comprend pas pourquoi elle devrait payer pour des études qu’elle n’a pas faites et qu’elle ne fera jamais. En effet, le caractère des Québécois n’est pas à la valorisation des études, ni de la figure des intellectuels, mais davantage à la glorification des « self made men » ayant réussi par eux-mêmes, sans en passer par l’université. Différence culturelle peu aisée à comprendre pour la Française que je suis, tant les études et les diplômes sont valorisés au pays des Lumières. Bref, d’une part, un gouvernement qui défend une vision libérale assimilant l’université à une entreprise ; d’autre part, une population qui soutient une vision individualiste de la citoyenneté. Voilà donc ce contre quoi s’est rebellée, en ce début d’année 2012, la jeunesse québécoise, bien au-delà de la simple question de la hausse des frais de scolarité.

Le fameux carré rouge devenu le symbole du « printemps érable », habituellement épinglé sur les sacs et vêtements en soutien aux étudiants

Au départ, les étudiants québécois, de Montréal et d’ailleurs, estiment déjà payer cette « juste part » suffisamment cher – certes beaucoup moins que leurs compatriotes canadiens ou leurs voisins américains. Ils manifestent alors simplement leur mécontentement face à une décision gouvernementale qu’ils jugent injuste. Mais le gouvernement, dans une attitude paternaliste et arrogante, refusant de dialoguer – jusqu’ au bout – avec les représentants étudiants de ce sujet, ne fait qu’empirer la situation.

Le mouvement atteint son paroxysme le 22 mars avec une manifestation historique qui  rassemble plus de 200 000 personnes dans les rues de Montréal, soit quand même 11% de la population montréalaise et 2,5% de la population québécoise. Du jamais vu au Québec, ni même au Canada. Toutefois, le gouvernement continue de rabaisser sans cesse – dans les médias notamment – le mouvement emmené par cette jeune génération. Les étudiants, eux, prennent conscience du caractère complètement inédit de ce qu’ils sont en train de réaliser. La grève se poursuit, les manifestations quotidiennes aussi.

Manifestation dans le centre-ville de Montréal

En mai, le conflit prend une nouvelle ampleur quand le gouvernement fait adopter à l’Assemblée nationale du Québec, la loi 78, dite « loi spéciale ». En vigueur jusqu’en juillet 2013, elle assujettit toute manifestation à des règles très strictes, restreignant ainsi drastiquement la liberté d’expression. En bref, une tentative avortée de faire cesser le mouvement puisque c’est l’exact contraire qui va se produire. A partir de cette date, la lutte dépasse largement la seule question de la hausse des frais de scolarité et de nombreuses personnes non-étudiantes se joignent au mouvement. Le tout provoque une crise sociale chez ce peuple d’ordinaire si tranquille et peu revendicateur.

A Montréal, la population se rallie peu à peu à la cause des jeunes

Le 22 mai est une nouvelle journée historique. Là encore plus de 200 000 personnes, jeunes et moins jeunes, manifestent pacifiquement à Montréal contre cette loi 78 et pour marquer les 100 jours de la lutte contre la hausse des frais de scolarité universitaire. S’en suivent des manifestations nocturnes dites « des casseroles ». Pendant plus de trente jours, chaque soir à 20h, étudiants, familles avec de jeunes enfants, retraités, tous se retrouvent avec leurs instruments de cuisine pour faire du bruit dans les rues de tous les quartiers de Montréal pour tenter, en vain, de réveiller un gouvernement qui fait toujours la sourde oreille et s’emmure dans son dédain. Qui a dit que les Québécois ne savaient pas manifester ? Moi, et je me suis à l’évidence bien trompée.

Un manifestant opposé à la loi 78

Ce « printemps érable » est un épisode qui en dit long sur la maturité de la jeunesse québécoise. Les étudiants ont su dire « non » quand il le fallait, quand ils se sont sentis lésés par leur gouvernement. Au lieu de se laisser dominer par des baby-boomers, rebelles des années 60 aujourd’hui endormis sur leurs acquis, ils ont amené tout un peuple à se poser des questions d’avenir : dans quelle société voulons-nous vivre ? Avec quelle conception de la citoyenneté ? Et quelle éducation pour nos enfants ? Ils ont osé exprimer leur opinion et s’y tenir, pendant des mois, sans faillir, sans peur.

Pourtant, les motifs de crainte étaient nombreux : ne pas être entendu et écouté, ne pas être pris au sérieux – ce que le gouvernement a trop longtemps fait – et surtout, perdre leur semestre et les 2 500 $ (1 950 €) de frais d’inscription. A l’heure où tous les étudiants, ou presque, doivent s’endetter pour étudier à l’université, cela démontre l’extrême volonté de cette génération qui ne veut pas se laisser faire. Rien que cette détermination doit être admirée et retenue, voire soutenue, et pourquoi pas, nous inspirer. En somme, un épisode qui donne de l’espoir en la jeunesse et en l’humanité, en sa capacité à se rebeller, à dire non à l’injustice et pas seulement dans les dictatures du monde arabe, mais aussi dans le confort paralysant des démocraties occidentales. Une véritable preuve de la vivacité de la démocratie québécoise.

Pancarte à l’attention du désormais ancien Premier ministre du Québec, Jean Charest, lors de la manifestation du 22 mai

Toutefois, que va devenir cet épisode unique dans l’histoire du Québec ? Que va en retenir l’histoire justement ? Il est bien évidemment encore trop tôt pour le dire. Mais ce qui est certain, c’est que le réveil de cette jeunesse a transformé une lutte étudiante en action politique et a révélé que les jeunes sont désormais des acteurs politiques à part entière. Au final, un mal pour un bien dans un pays où l’on dit la population si peu intéressée par la politique.

Gageons que cette génération mette en application la devise du Québec, « Je me souviens », et qu’elle n’oublie pas ce qu’elle a accompli lors de ce fameux « printemps érable ».

Edit : Heureusement, l’histoire se finit bien puisque suite à l’élection début septembre d’une nouvelle Première Ministre, Pauline Marois, la hausse des frais de scolarité universitaire a été annulé. Ouf !

P.S. Plus de souvenirs de Montréal ici et !

Montréal, one year ago

Il y a exactement un an, le 6 septembre 2011, je m’envolais pour une année de stage à Montréal. Une merveilleuse expérience de vie et de belles aventures m’y attendaient — sans que je n’imagine le dixième de ce que j’allais vivre.

10 photos pour revenir sur ces 10 mois finalement trop vite passés. Séquence nostalgie aujourd’hui.

En septembre, je débarque à Montréal et dès le début j’en prends plein les yeux ! Cette vue du centre-ville est une de mes préférées.

L’été indien en octobre, le Québec se pare de mille feux et je suis déjà nostalgique de voir s’effacer les couleurs de l’automne…

… Mais elles laissent place à la blancheur de l’hiver : le 23 novembre, surprise au réveil, la première neige !

En décembre, désormais il fait froid, très froid, alors on prend des forces avec la spécialité canadienne, la Queue de Castor

En janvier, la neige s’est définitivement installée, les joies de l’hiver s’offrent à nous — et c’est l’occasion pour moi de tester l’efficacité du système de santé québécois puisque je me foule le poignet sur la glace…

En février, je fête mes 22 ans et déjà 6 mois que je suis à Montréal. Je me promène les pieds dans la neige le long du canal Lachine et je croise cette affiche qui me fait sérieusement de l’œil…

En mars, j’admire une fois de plus la vue sur le centre-ville dont je ne me lasse jamais

Fin avril, le printemps pointe peu à peu le bout de son nez et la ville retrouve des couleurs

Le 22 mai, journée historique pour les étudiants québécois, je suis alors une spectatrice attentive de ces manifestations étudiantes

En juin, l’été s’installe doucement , c’est le moment de profiter des nombreux parcs de la ville — ici celui du Mont-Royal

Bon, un an plus tard, c’est moins glorieux, à 4 jours de la rentrée, je me console en pensant à ce jour… il y a un an…

P.S. Et pour finir, je suis bien attristée par l’attentat arrivé à Montréal il y a deux jours et qui a gâché la fête de l’élection d’une première femme Première ministre…

P.S. Et aussi, Montréal J-700 !